Simone WEIL

Simone WEIL

Née le 03 Février 1909 à Paris.

Décédée le 24 août 1943 à Ashford (Angleterre) à l’âge de 34 ans. 

Simone Weil naît à Paris en 1909 dans une famille d’origine juive mais profondément agnostique.

Son père exerce dans l’armée comme chirurgien, son frère, André Weil, deviendra un brillant mathématicien.

Elle se singularise rapidement par son empathie, sa compassion pour les faibles et les malheureux. Ainsi à cinq ans, elle se prive de sucre et demande qu’on envoie cette précieuse friandise aux soldats du front, après avoir appris le malheur de leur condition.

Elle est scolarisée dans plusieurs établissements, au hasard des affectations de son père : Neufchâteau, Menton, l’Algérie, Laval…

A seize ans, elle réussit brillamment l’épreuve de philosophie, au baccalauréat, grâce à l’enseignement dispensé par son professeur René Le Senne au lycée Victor-Duruy de Paris.

Elle s’inscrit en classes préparatoires au lycée Henri IV, où elle restera trois ans. Son professeur, le philosophe Alain, lui fait une forte impression. Elle y croise Simone de Beauvoir, scolarisée elle aussi dans cet établissement.

A 19 ans, elle entre à l’Ecole normale supérieure ; deux ans plus tard, elle devient agrégée de philosophie et se met à enseigner dans plusieurs lycées.

Humaniste, elle est communiste antistalinienne, puis finit par adhérer à l’anarcho-syndicalisme. Elle rédige des articles dans plusieurs revues d’extrême-gauche, dont La Révolution prolétarienne.

Par solidarité avec le mouvement ouvrier, elle se joint à la grève qui secoue le Puy-en-Velay en 1932. Elle sacrifie une partie de son salaire afin de vivre dans la même pauvreté que les ouvriers, puis en vient à suspendre sa carrière de professeur pour travailler elle-même comme ouvrière, chez Alstom, puis Renault. Elle veut ainsi connaître le malheur de la condition de ces exclus, les difficultés du travail à la chaîne, les privations, la fatigue et la faim…

Mais en raison de violents maux de tête, elle doit démissionner et reprend son travail d’enseignante.

Elle part en Espagne rejoindre les Républicains en lutte contre Franco, mais est vivement frappée par l’indifférence au meurtre qu’elle retrouve dans les rangs de ses camarades de combat. Elle rentre quelques mois plus tard en France.

Elle se rapproche peu à peu du christianisme : une profonde évolution spirituelle qui se fonde sur des intuitions ou des expériences mystiques, qu’elle décrit dans ses ouvrages Attente de Dieu, ou Autobiographie spirituelle. Elle est accompagnée dans cette conversion par le père Joseph-Marie Perrin.

Lorsque la France est envahie, elle fuit avec sa famille à Marseille. Juive, elle est particulièrement exposée au danger. C’est à ce moment qu’elle commence la rédaction de ses célèbres Cahiers. Bénéficiant de l’aide du R.P Perrin, elle trouve un emploi dans une ferme en Ardèche, où elle exerce comme ouvrière agricole. Elle mène ainsi une vie retirée, discrète, pendant quelques mois.

De retour à Marseille, elle se lance dans le projet de réunir des textes célébrant l’amour de Dieu, et étudie pour cela la philosophie grecque. Le résultat de ces travaux sera publié, après-guerre, sous le titre Intuitions pré-chrétiennes.

Elle participe à la Résistance en distribuant les Cahiers du Témoignage chrétien, journal clandestin d’un réseau organisé par les Jésuites de Lyon.

Elle parvient à rejoindre les Etats-Unis avec ses parents en 1942, mais dédaignant cette vie trop facile, elle fait tout pour rejoindre l’Angleterre et participer aux combats.

Là, elle rédige des articles pour la France libre, ainsi que son célèbre ouvrage L’Enracinement, Prélude à une déclaration des devoirs envers l’être humain, qui soulève l’admiration de Camus.

A son grand désespoir, on lui interdit de rejoindre la France occupée pour des missions clandestines ; les risques sont trop élevés.

Sa santé décline rapidement. Déclarée tuberculeuse, elle meurt d’une crise cardiaque à 34 ans, en 1943, au sanatorium d’Ashford