Jean-Marc Gaspard ITARD

Oraison23 Itard

Jean-Marc Gaspard ITARD

Né à Oraison le 25 avril 1774.

Mort  à Paris le 05 Juillet 1838 à l’âge de 64 ans.

Docteur en médecine de la faculté de Paris.

Médecin de l’institution Royale des Sourds-Muets de la ville de Paris.

Chevalier de la Légion d’honneur.

Membre de l’Académie Royale de médecine.

20 Avril 2024 :

Désireuse de rendre cet espace aux piétons et de mettre en valeur la fontaine, cachée par les voitures, la municipalité de Benoît Gauven entreprend la réhabilitation de la place Docteur ITARD et elle est inaugurée à cette date.

18 Juillet 1870 :

La commune, sous la direction du maire de l’époque, Louis Laurens, achète les aires publiques à Monsieur Frison, pharmacien. Cette propriété de 60 ares est vendue à la commune à condition qu’aucune construction n’y soit édifiée à l’exception d’une fontaine et d’un lavoir.

1871 :

Réalisation de la fontaine de type monumental, constituée d’une large vasque ronde.

Le contour est cerclé de métal pour contenir la pression de l’eau.

Les canons recourbés, au nombre de quatre,
permettent à l’eau de couler au même endroit, été comme hiver.

Le sommet est une sculpture, dont la fonction est la protection de l’eau.

A l’origine, le tour de la fontaine était empierré, pour éviter que les sabots des chevaux, que l’on amenait boire, glissent. Cette calade a ensuite disparu, dans la deuxième partie du XXème siècle.

Elle a été un temps goudronnée, afin de la rendre circulable pour les véhicules.

30 Juin 1988 :

Le Docteur Jean-Marc Gaspard ITARD donne son nom au collège d’Oraison.

Jean Marc Gaspard ITARD naît le 25 avril 1774, quartier de la Burlière, à Oraison.

Il a une sœur Anne, son ainée de deux ans. Son père, Joseph Pancrace ITARD, qualifié de négociant, marié à Anne Braissan (ou Breissand), exerce le métier de boulanger.

Joseph Pancrace est élu maire du village le 13 novembre 1791, mais démissionne très rapidement (le 20 novembre), pour des raisons de santé.

Jean Marc Gaspard est confié très jeune, vers 8-10 ans, à son oncle paternel, Jean François ITARD, chanoine à la cathédrale de Riez.

C’est dans cette ville que vont débuter ses études classiques avant de se poursuivre chez les Oratoriens, à Marseille.

Puis il optera pour la carrière médicale.

Ses études de médecine le conduisent alors à l’hôpital militaire de Soliès, dans le Var, lors du siège de Toulon, en 1793 où il est employé comme aide-chirurgien.

Afin de suivre son professeur Dominique Jean Larrey, chirurgien militaire et père de la médecine urgentiste, il monte à Paris finir son internat au tout nouvel hôpital militaires du Val-de-Grâce. 

Il y soutiendra son doctorat en médecine en 1802. Entretemps l’abbé Sicard, directeur de l’institution Impériale des Sourds-Muets toute proche, l’a recruté pour s’occuper du jeune Victor, dit le « Sauvage de l’Aveyron », capturé quelques mois auparavant, probablement à la suite d’une fugue ou d’un abandon définitif par sa famille.

Victor, cet enfant d’environ 12 ans, ne savait pas trouver de nourriture par lui-même et serait mort de froid et de faim s’il n’avait pas été pris en charge très rapidement.

Jean Marc Gaspard ITARD se consacrera quatre années durant, avec des succès limités certes, mais réels, à l’éducation de Victor pour lequel on a établi depuis, grâce à ses rapports détaillés que : 

cet enfant était autiste déficient mental et victime de graves et nombreuses maltraitances traumatisantes.

Convaincu que l’être humain, sans cesse capable d’apprentissages et de progrès, est le produit de son éducation dans un environnement donné, le Docteur ITARD met au point pour ce garçon une méthode novatrice d’éducation sensorielle, pragmatique, qui le rendra célèbre partout en Europe et que l’on peut considérer comme le premier essai de pédagogie expérimentale.

Avec beaucoup de minutie, Jean Marc Gaspard ITARD a décrit ses expériences et d’éminents pédagogues, dont Maria Montessori, vont par la suite s’inspirer de ses travaux pour développer des pédagogies qui restent, encore aujourd’hui,  à l’avant-garde.

Contribution à l'histoire de la Médecine Physique et de Réadaptation: Joseph, l'enfant sauvage de Lacaune.

Après avoir renoncé à éduquer Victor qui ne progresse plus, toujours au sein de l’Institut National de Jeunes Sourds de Paris, Jean Marc Gaspard ITARD se concentre sur un autre objectif : éradiquer la surdité et ce, durant 32 ans, jusqu’à sa mort en 1838 à Passy.

Très attaché dans un premier temps à l’apprentissage de la parole, seul moyen selon lui de rendre les sourds à la société, ses convictions vont évoluer vers 1826.

Il en vient à penser que l’éducation des enfants sourds ou demi-sourds doit se faire en partie en langue des signes.

Célibataire, sans enfant, Jean Marc Gaspard ITARD lègue l’essentiel de ses biens à l’Institut National de jeunes Sourds de Paris, sous forme de bourses d’études pour les élèves désargentés.

Il est reconnu aujourd’hui comme le pionnier de l’otologie et a ouvert la voie de la psychiatrie de l’enfant.

Contribution à l'histoire de l'orthophonie en France.

Sources et Bibliographie :

« Victor de l’Aveyron »,Thierry Gineste, publié en 1981, aux éditions le Sycomore.

« Le Pays D’Oraison », Christian Blanc, Les Alpes de Lumières, mai 1985.

« Mon Maire, ce héros…ou l’œuvre des Maires d’Oraison », Yvon Cotton, publié en 2020.

Christian Blanc et Jean Févat, association patrimoniale « Rancure » et Anne Picaud, Institut National de Jeunes Sourds, Paris.

Valérie Marcuello, guide de pays, Office de tourisme Oraison.

Crédit cartes postales : Claude sauve.

Masson, Paris 2023 (pages24-28).

Masson, Paris 2025 (pages190-196).