Jacques ROUX

Jacques ROUX

Né le 20 Mai 1891 à Saint-Firmin en Valgaudemar (Hautes Alpes).

Mort au combat le 27 Janvier 1944 sur le Belvédère (Italie) à l’âge de 52 ans.

Son père Jacques est facteur et sa mère Sarah est mère au foyer. Suite à une mutation professionnelle de son père, toute la famille s’installe à Gap (rue de Provence).

Alors jeune garçon il ira à l’école communale, au collège puis au lycée Dominique Villars.

Ensuite il poursuivra ses études de droit à Grenoble car il a pour souhait d’intégrer le corps des inspecteurs des finances. Pour cela il partira une année à Douai, dans le nord.

A 21 ans, Jacques Roux est incorporé pour son service militaire au 17ème Régiment d’Infanterie de gap. Après deux ans passés sous l’uniforme, il en ressort avec le grade de sergent.

La Guerre de 1914/1918 éclate alors…

Il est mobilisé et se retrouve, dès septembre 1914 sur le front. Argonne, Champagne, Verdun…, il est de toutes les grandes batailles. Blessé deux fois, cité six fois  » pour son courage, sa haute valeur morale, son ardeur et sa rigueur », il termine ces quatre années de guerre avec le grade de Capitaine, la Croix de Guerre et la médaille de Chevalier de la Légion d’Honneur.

L’armistice signé, il décide alors de s’engager.

S’ensuit toute une série d’affectations:

(1919/1920): 140ème régiment d’infanterie à Grenoble (obtenant en parallèle sa licence de Droit).

(1920-1922): 4ème Régiment au Maroc.

(1922-1926): 136ème Régiment d’Infanterie en Allemagne.

(1926-28): École Supérieure de Guerre à Paris.

(En 1936): il prend le commandement du II/28ème Régiment de tirailleur Tunisien, basé à Sathonay (banlieue lyonnaise). Deux ans plus tard il obtient le poste de commissaire militaire à la commission militaire régionale des chemins de fer du réseau nord. Il prépare la logistique d’approvisionnement ferroviaire des futurs champs de bataille.

En 1939 éclate la Seconde Guerre mondiale…

Jacques Roux est toujours en charge des transports vers le nord. Encerclé avec son unité dans la poche de Dunkerque par l’armée Allemande, il décide de s’embarquer sur un petit bateau. Il débarque à Cherbourg puis gagne difficilement Marseille en zone libre.

De 1940 à 1942, il est chef d’état major de la place de cette ville et s’occupe plus particulièrement des transports maritimes en direction du levant. Mais cela ne lui plait pas vraiment, alors en 1942, il rejoint la Tunisie et devient chef de corps du 16ème régiment de tirailleur Tunisiens, puis après dissolution de ce dernier, devient chef de corps du 4ème Régiment de tirailleur Tunisien (4ème RTT).

Après une période d’adaptation et de transformation de son régiment (notamment grâce au rééquipement de l’armée Américaine), il embarque pour l’Italie avec ses troupes le 17 décembre 1943.

L’objectif confié aux troupes françaises est de percer la ligne Gustav (ligne défensive Allemande qui interdit l’accès à Rome) et de prendre dans la foulée le Belvédère, un haut point stratégique pour couvrir l’action des américains.

 

Le 24 Janvier 1944 à 05h40 du matin, sous la pluie et dans la boue, ordre est donné de monter à l’assaut de cette montagne, qui culmine à 721 mètres d’altitude. La bataille est âpre et les pertes sont extrêmement sévères dans les deux camps [le 4ème RTT perdra plus de 1300 hommes (tués, blessés ou faits prisonniers), représentants les deux tiers de son effectif de départ].

Le 27 Janvier, le Colonel Roux est à son poste de commandement de San Elia.

A 9 heures, il part en jeep vers l’Olivella à la rencontre de ses troupes. Mais il est fait prisonnier. Simulant une blessure à la jambe, il saute alors sur un des soldats allemands, il s’empare de son fusil et s’enfuit.

A 16 heures, il rejoint le 3ème Régiment de spahis Algériens de reconnaissance, qui vient de lancer une contre-attaque. C’est alors qu’il est mortellement blessé par un tir de mortier ennemi.

Il sera alors enterré dans le petit village de Venafro au milieu de ses hommes tombés lors de cette bataille du Belvédère.

Quelques années plus tard, en juillet 1948, le corps du Colonel Roux a rejoint Gap où il repose désormais dans le caveau familial de l’ancien cimetière.