Léon CORNAND

Léon CORNAND

Né le 14 juillet 1876 à Veynes (Hautes-Alpes)

Décédé le 29 mai 1929 à Paris à l’âge de 52 ans.

Léon Cornand est le fils d’un menuisier républicain des Hautes-Alpes. Léon Cornand milite d’abord dans l’Isère où il exerce la profession de journaliste dans la ville de Grenoble.

Il est l’instigateur du socialisme dans son département et y consacre son action de propagande avec son compagnon Alexandre Zévaès.

De cette action naît en 1899, une fédération étendue au département des Basses-Alpes. En parallèle il adhère au Partie Ouvrier Français (POF).

Il est un des principaux rédacteur de l’hebdomadaire Le Socialiste alpin et le sera plus tard aussi dans celui du Socialiste des Alpes.

En août 1900 il devient secrétaire général de la nouvelle Fédération des Hautes-Alpes et il est délégué cette même année au congrès national du Partie Ouvrier Français à Ivry et au congrès de la salle Wagram.

Au congrès de Veynes (1902) présidé par Jules Guesde, Cornand est désigné comme candidat aux élections législatives dans l’arrondissement de Gap.

Fidèle de Zévaès, Cornand est mêlé aux luttes qui les opposent dans l’Isère à la fédération socialiste. De fait de sa petite taille, il est surnommé par ses adversaires : « Ouistiti ».

En Mai 1906, candidat de la fédération dissidente dans la 2e circonscription de Grenoble, contre le socialiste Brizon et le candidat de droite Prichat, il est élu au second tour avec l’appui des radicaux.

Inscrit au groupe des socialistes parlementaires, il participe à diverses commissions, dont celle du travail. Il dépose deux propositions de loi, la première sur le repos hebdomadaire (1906), la deuxième sur la nationalisation des mines (1908).

Il intervient à la tribune à propos du budget des travaux publics de l’exercice 1908 (1907), des projets et propositions de loi concernant l’impôt sur le revenu (1908), des budgets de la guerre et des postes et télégraphes de l’exercice 1909 (1908), du budget de l’instruction publique de l’exercice 1910 (1910). Et il développe une interpellation sur l’arrestation arbitraire dont il fut l’objet (1907).

Avec Alexandre Zévaès, il participe à la tentative du deuxième Parti socialiste français (1907-1910), mais les élections législatives de 1910 amènent la rupture entre les deux militants. Le député sortant de la 1ère circonscription de Grenoble ayant choisi de venir se présenter dans la 2e. Cet affrontement entre membres d’un même parti assure le succès du socialiste SFIO (Section Française de l’Internationale Ouvrière) Paul Mistral.

Il quitte alors le département de l’Isère pour retourner dans son département d’origine : les Hautes-Alpes. Il est élu maire de Veynes en 1912 et l’année suivante conseiller général des Hautes-Alpes.

Il quitte également la Section Française de l’Internationale Ouvrière (SFIO) pour adhérer au parti des Républicains-Socialistes.
Cornand fait de nouveau candidature dans les Hautes-Alpes où il s’agit de remplacer le député mais c’est un échec.

Il doit attendre les élections générales du 11 mai 1924, qui se déroulent au scrutin par liste, pour retrouver un siège de député. Premier de la liste du cartel des gauches, il est élu, ainsi que toute la liste à la majorité absolue. Inscrit au groupe des républicains socialistes et socialistes français, il entre à la Commission des comptes définitifs et des économies. Il intervient au cours de la discussion sur le budget du travail, de l’hygiène et de la prévoyance sociale au cours de l’exercice 1925 (1924) et du projet de loi portant réorganisation du régime administratif des départements du Haut-Rhin, du Bas-Rhin et de la Moselle (1925).

Une élection sénatoriale partielle a lieu le 17 août 1924 pour pourvoir au remplacement de Victor Bonniard décédé le 14 juin 1924.

Léon Cornand emporte le siège au deuxième tour de scrutin et se démet de son mandat de député le 2 avril 1925.

Inscrit au groupe de la gauche démocratique, il participe à la Commission de l’hygiène d’assistance, d’assurance et de prévoyance sociales, et à la Commission spéciale de vente et nantissement des fonds de commerce.

Il dépose deux propositions de loi, l’une tendant à l’abrogation des articles 1er, 2, 3 et 4 de la loi du 20 juin 1845 sur l’adjudication du droit de chasse et la délivrance des permis spéciaux (1926), l’autre ayant pour objet d’accorder l’amnistie aux délits politiques (1928).

Il participe à la discussion du budget de l’agriculture de l’exercice 1925 (1925), de la proposition de loi sur la pêche fluviale (1926), du budget des chemins de fer de l’exercice 1926 (1926), des budgets de l’agriculture des exercices 1927 et 1928 (1926 et 1927), du projet de loi relatif aux habitations à bon marché (1928), des budgets de l’agriculture, de l’instruction publique et de l’intérieur de l’exercice 1929 (1928) et de sa proposition de loi sur l’adjudication du droit de chasse dans les forêts domaniales (1929).

Il meurt au cours de son mandat le 29 mai 1929 à Paris à l’âge de 52 ans.

Paul Doumer alors président de la République Française prononce son éloge funèbre à la séance du lendemain : «Notre Assemblée avait pour lui, déclara-t-il, le respect et l’estime qu’elle accorde toujours aux convictions sincères et au labeur persévérant. La mort prématurée de notre collègue nous afflige tous. D’un sentiment unanime, nous nous associons à sa famille et à ses concitoyens pour en porter le deuil et conserver la mémoire de ce bon serviteur du pays. »